La dénomination officielle du Groupe France Détection a fait son apparition en 2001, prônée par le nouveau DTN, Michel Gadal.
Jusqu’alors, aucun budget spécifique n’était réellement alloué à ce secteur de la performance. Il s’agit donc d’une grande « première » au sein de notre Fédération. Si je souhaite mettre en exergue cette particularité, c’est parce que jusqu’alors, aucune réelle politique fédérale déterminée n’avait développée cette facette de l’accession au haut-niveau, pourtant essentielle !
Pour marquer l’histoire, le premier regroupement national a été organisé en juillet 2002 au CREPS de Montry en Ile-de-France, avec une journée de repos inoubliable pour les jeunes, passée à EuroDisney !
Pour la première fois, le soir même de cette escapade chez Mickey, après avoir éprouvé les sensations du « Space Mountain », les jeunes ont vécu leur première relaxation. Tous ont ainsi pu à nouveau les revivre dans leur imagination, quelques heures après.
Chaque stage national recevait régulièrement la visite d’un certain nombre d’experts, donnant leurs avis sur les qualités observées chez les jeunes retenus. Pour exemple, sur le premier regroupement ont eu lieu les visites de Jacques Secrétin, Michel Gadal, Claude Bergeret, Christian Martin. Celles-ci constituant toujours des moments marquants pour le groupe et la dynamique du stage.
Les stages Eurokids, organisés par l’ETTU pour les meilleurs minimes européens depuis quelques années, marquaient alors le début d’une nouvelle ère, dans le domaine de la formation des cadres techniques. En effet, un cadre pour chaque nation représentée, accompagnait une fille et un garçon sélectionnés pour ces stages. Quoi de mieux que le travail sur le terrain et les échanges, formels ou informels, avec d’autres cadres expérimentés. Le DTN a su s’inspirer de cet exemple européen pour le transcender et l’améliorer au niveau national.
De l’importance de l’encadrement
Avant la mise en place du programme de détection nationale, il était rare de voir plus de 3 ou 4 encadrants sur un stage national regroupant plus de 25 enfants, moyens obligent ! …Cette habitude allait prendre fin au début du 21ème Siècle.
Il semble pourtant essentiel que, plus jeunes ils sont, plus encadrés devraient être les enfants, dont les apprentissages sont déterminants pour la suite de leur progression et donc, leur carrière. C’est ainsi qu’allaient être invités à participer à l’encadrement, non seulement des cadres nationaux, mais également les cadres référents des régions et des clubs, des jeunes retenus pour ces stages de détection.
Dans une même logique, les compétences affectées à nos futurs talents potentiels, ne devraient pas résider uniquement sur de jeunes entraîneurs non expérimentés ou possédant peu de connaissances du haut-niveau. L’interaction entre des cadres expérimentés et d’une expertise reconnue, avec de jeunes cadres techniques formant de futurs champions potentiels, ne pouvant qu’améliorer les compétences de ces derniers dans leur quête du haut-niveau pour leurs élèves. La condition première de cette interaction, consistant à mettre en présence les uns avec les autres, afin d’engager le dialogue durant un laps de temps suffisant. L’échange des idées et des opinions ne sera jamais du temps perdu, contribuant au contraire à faire gagner celui-ci en augmentant l’efficacité de la connaissance d’ensemble.
Un changement de Paradigme : Quesako ?
Paradigme : représentation ou modèle cohérent du monde, manière de voir les choses qui repose sur un fondement défini.
Dans les années 1970, le paradigme de la formation du jeune joueur reposait sur la base d’une théorie d’apprentissage gestuelle axée sur
un descriptif spatio-temporel rigide : pour reprendre les termes des entraîneurs de l’époque, que j’ai vécu de manière suffisamment contraignante pour vous en affirmer ici la véracité, il s’agissait en termes imagés, pour le revers de « donner le portefeuille » et pour le coup droit de « saluer son supérieur ». J’en ai un peu souffert, ayant passé un été entier à modifier ma gestuelle, tant du coup droit que du revers, afin de rentrer dans les clous de la technique officielle de l’époque et de pouvoir être repris en stages nationaux chez les jeunes. Le coup droit devait se terminer au niveau du front, et pas ailleurs ; le revers ne pouvait être utilisé qu’en poussette ou en bloc, avec interdiction de démarrer sans utiliser le pivot. Cela vous semble incroyable ? …Rassurez-vous, c’est également le sentiment que j’en avais à l’époque !
Les années 1980 allaient déjà être marquées par un changement de paradigme conséquent, provenant du brusque remaniement réalisé au sein de la Direction Technique Nationale. Là encore, je me retrouvais fortuitement en première ligne : que doit-on en retenir ?
L’opposition de deux théories d’apprentissage, marquées par une « ancienne » école privilégiant l’autoritarisme et la rigueur sur le plan pédagogique, la rigidité et la généralisation sur le plan de l’exécution technique ; d’autre part, une école « moderne » préconisant l’auto-discipline et le dialogue ainsi que les sensations et l’adaptation individuelle de la technique.
Les années 1990 n’ont pas apporté de grand bouleversement au point de vue technique, si ce n’est de se rendre compte qu’une décennie était nécessaire pour voir se populariser sur le terrain, les modifications préconisées et vulgarisées depuis des années !
A cet effet, vous pourrez consulter dans le document suivant, le diaporama de présentation de la philosophie qui a permis d’établir les règles fondamentales de principes et d’organisation de la détection en France à partir de 2001, sous l’égide de Michel Gadal et la responsabilité de Jean-Denis Constant.
Détection en france
…Et alors : en sommes-nous devenus meilleurs ?
Depuis le début de cette politique sportive, l’hégémonie de nos jeunes sur le plan européen n’a cessé de s’accroître.
Un récapitulatif du palmarès des Championnats d’Europe des Jeunes depuis la création de la catégorie des cadets, vous est présenté ci-dessous, afin de s’en rendre compte objectivement.
Cela suffit-il ?
La réponse est évidemment non, puisque Michel Gadal, néanmoins nanti d’un palmarès pour le moins fourni en tant qu’Entraîneur National de l’équipe de France puis successivement DTN du Canada et d’Angleterre, a été démis de ses fonctions en 2013, à la suite de la Direction d’un Mondial organisé à Bercy, pour lequel il lui est reproché d’avoir dilapidé les deniers fédéraux et engendré un déficit record.
Je vous invite à lire la missive que ce dernier a adressé au monde pongiste, à la suite de son éviction et de celle de l’ensemble de l’équipe technique, qu’il avait mise en place à la demande du Président de l’époque, Gérard Velten…
Et on en est Où ?
Que s’est-il passé depuis tout ce temps ?
Cela fait 7 ans, et la décision en 2013 de remplacer Michel Gadal par un DTN en provenance d’une autre discipline, en l’occurrence l’Aviron, en la personne de Pascal Berrest… celui-ci ayant contribué à la plus grande honte de notre Fédération depuis sa création !
Poursuivi pour des malversations sexuelles, ce dernier a dû partir la queue basse (SIC) pour être finalement remplacé par un ancien cadre technique du sérail : Bernard Bousigue, en 2017.
Le mal était fait entre temps : l’INSEP décrédibilisée, voyait la fuite d’un certain nombre de ses meilleurs joueurs à l’étranger, suivant les entraîneurs en lesquels ils avaient confiance. Le recrutement d’un entraîneur chinois : Huan Hua, allait apaiser notre microcosme, corrélativement au recrutement d’un ancien champion, Patrick Chila.
Depuis quelques années, quelques podiums européens, dont une finale individuelle entièrement française entre Emmanuel Lebesson et Simon Gauzy, sont venus conforter la politique sportive adoptée chez les seniors… tout en gardant à l’esprit que ce dernier, numéro un français et 10 mondial, a fait le choix de s’entraîner et jouer en Allemagne !
…Alors, les podiums mondiaux seront-ils à nouveau accessibles prochainement, compte tenu de la domination asiatique avérée ?
Sujet du prochain article consacré au Haut-Niveau
Stages Eurokids, Groupe France Jeunes et Pôles
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