Pour les plus jeunes, l’entrée au sein d’un groupe est essentielle.
Trois éléments se superposent : les copain(e)s du groupe constitué, l’entraîneur qui l’anime et la manière dont il enseigne la discipline.
L’importance de chacun de ces éléments est équivalente, car il s’agit :
- de faire aimer l’activité à l’enfant,
- de la lui rendre accessible sans pour autant qu’elle soit trop simpliste,
- de lui apporter de l’attention,
- qu’il se sente intégré et apprécié dans le groupe avec lequel il pratique.
Ces quatre conditions, si elles semblent assez simples, ne sont pas si faciles à gérer.
Au sein d’un groupe d’enfants égocentriques (à cet âge, il est rare qu’il en soit autrement), il s’en trouvera un certain nombre pour ne pas supporter de perdre, quel que soit le jeu ; certains ne viennent que pour s’amuser, alors que d’autres souhaitent avant tout apprendre de nouvelles choses. Par ailleurs, une partie du groupe sera à l’aise avec son corps tandis que le plus grand nombre se montrera maladroit.
La pédagogie du cadre animant ce groupe sera alors déterminante, en relation avec les attendus de ses membres.
Son rôle consiste prioritairement à animer le groupe et lui faire prendre du plaisir au moyen de jeux éducatifs, lui permettant ainsi de se familiariser avec le matériel qui compose l’activité. Mais il doit également expliciter un certain nombre de règles et d’éléments qui permettront aux enfants une meilleure compréhension de ce qu’il attend d’eux et du pourquoi des choses.
Parmi ces règles, l’éducation sportive devrait figurer en bonne place.
Que recouvre la notion d’éducation sportive ?
Elle peut intégrer de nombreux éléments, au premier rang desquels, il convient de placer l’hygiène (boire, s’essuyer, se laver, se reposer) et l’éthique (respect de soi et d’autrui, des règles internes et institutionnelles, politesse, empathie).
Mais c’est surtout dès le début de la pratique d’une discipline (ce qui donne un sens à cette dénomination), qu’il est le plus facile de faire intégrer un certain nombre d’automatismes qui pourront faciliter la démarche de progression individuelle future dans un sport de duel.
Qu’enseigne-t-on trop peu souvent au début de l’aventure sportive d’un enfant ?
La respiration, la concentration, la réflexion et l’observation… le lecteur pourra logiquement opposer à cette suite de compétences à acquérir progressivement au fil de l’âge, que justement le jeune âge des participants s’y oppose. Il n’aura pas tort. Tout dépend des moyens employés et de la manière dont ils sont mis en œuvre.
Le document suivant vous permettra de découvrir comment les disciplines sportives « orientales », judo ou karaté, ici aîkido en l’occurrence, managent à la fois la dynamique de groupe et la transmission de la culture dont ils ont hérité.
Aïkido_Education
Les jeunes ont tendance à débuter une séance d’entraînement en papotant pour se raconter leur journée, les potins ou problèmes qu’ils ont pu rencontrer. Le « sas » entre leur vie quotidienne et la pratique de leur activité n’est souvent pas réellement délimité, ce qui n’est jamais le cas en Asie. Chaque groupe se met en rang d’oignon au début de la séance, afin d’écouter religieusement les consignes de l’entraîneur.
Du plus jeune au plus âgé, que ce soit en Corée, en Chine ou au Japon, le rituel est identique. Si la reproduction d’une telle sorte d’entrée en matière n’est pas obligatoire, la marque d’un passage entre deux activités différentes devrait faire l’objet d’une attention particulière.
Donner l’envie d’avoir envie
Bien que « Jaunie A l’idée » du passé, cette notion d’envie est reliée au plaisir retiré d’une séance réussie.
Chaque séance au cours de laquelle le pratiquant ne retire pas de plaisir, est une séance qui rapproche celui-ci du doute, pour aboutir
à terme au renoncement. De quoi a-t-on besoin pour mesurer le plaisir retiré d’une séance ?
Tout d’abord, de connaître le ou les buts de la séance… de manière explicite et formulée par l’animateur ou bien de façon implicite par pure motivation intrinsèque de réussir un défi lancé à soi-même ou un exercice difficile.
Il semble donc important de délivrer en introduction, quelques clés sur le pourquoi et le comment d’une séance qui débute.
Le degré de concentration décroît en proportion de l’augmentation du temps consacré à une tâche. Or, on sait très bien que la quantité d’attention disponible chez un enfant est généralement faible. Par contre, cette qualité s’améliore en la travaillant.
C’est pourquoi les exercices proposés sont plus courts pour le plus jeune âge et l’on augmentera progressivement leur durée au fil du temps.
Mais pourquoi ne pas prévoir également des temps de pause entre les exercices, permettant ainsi, à la fois d’accorder un temps de repos à l’esprit qui a consommé de l’énergie, ainsi que d’automatiser les bases évoquées dans la première partie de cet article ?
Un document extrait du Manuel de cadres ITTF (Fédération Mondiale) de Niveau 1 vous permettra de découvrir les besoins et attentes des enfants, et donc les secrets de séances réussies auprès de ce jeune public.
…Et la perte de temps que cela implique ?
Je devine d’avance vos réticences : sur une heure à une heure et demie de séance, en passer un tiers sans pratiquer, c’est perdre du temps et des pratiquants… En est-on vraiment sûr ? Ce fait a-t-il été démontré par une mise en application ?
Si cela était, je remercie les lecteurs qui pourraient en avoir connaissance ou en avoir fait l’expérience, de poster un commentaire en ce sens.
Pour ma part, je n’observe généralement au cours d’une séance, que des signes de tension et de crispation d’avoir raté ce que l’on s’attendait à réussir. D’où un énervement qui ne fait qu’empirer les choses dans la poursuite de l’exercice en question, surtout si l’on ne connaît pas la cause de l’échec survenu, ce qui est le plus souvent le cas !
Prendre l’habitude de réfléchir quelques minutes, entre chaque exercice, à ses réussites et ses erreurs… est- ce réellement du temps perdu ?
Pour mieux y arriver, pratiquer quelques exercices de respiration ventrale et visualiser l’exercice en question à chaud… n’est-ce pas du temps de récupération active, non pas corporellement mais mentalement ?
Respiration, relâchement et imagerie sont également préconisés par l’ITTF en ce qui concerne les bases à acquérir chez les jeunes.
L’imagerie ou visualisation est une pratique plus difficile à acquérir !
En effet, les occasions de voir son image reflétée au quotidien sont rares, hormis lorsque l’on se trouve face à un miroir ?
La technologie facilite les choses depuis quelques années, puisque les téléphones portables disposent d’une fonctionnalité vidéo qui permet dorénavant de pouvoir disposer d’images de sa propre personne en train de pratiquer.
C’est en tout cas, une qualité essentielle dans le domaine de la future préparation mentale qui concernera celles et ceux qui souhaitent s’orienter vers la compétition. Il faut donc s’en préoccuper dès que possible, afin d’en acquérir les bases nécessaires.
Visualisation
Ce premier article avait pour but de vous apporter un certain nombre d’outils pour l’éducation sportive des plus jeunes.
Vous pourrez méditer (le thème s’y prête) au fil des documents téléchargeables annexés, si vous le souhaitez.
Le prochain article sera consacré au développement de l’autonomie, afin d’aller un peu plus loin dans cette éducation sportive que l’on a trop tendance à négliger… J’ai beaucoup fait allusion au Manuel de formation de cadres ITTF de Niveau 1, un excellent ouvrage de référence pour
les scolaires et débutants, qui s’apparente à la « Méthode Française » publiée par la FFTT en son temps.
Vous pouvez vous procurer ce manuel, en le commandant auprès de l’ITTF.
Je puis aussi l’ajouter à ma boutique de produits pour vous faciliter la tâche, si vous êtes assez nombreux à le désirer ?
N’hésitez pas à envoyer un « post » ou commentaire à ce propos si tel est votre souhait, et je ferais le nécessaire si la demande est suffisante.
Sujet du prochain article consacré au Mental
Education Sportive, développer l’autonomie
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